Et si je commençais par cultiver mon « intériorité » ?
Cet été, la contemplation d’un paysage ou la lecture d’un ouvrage vous a peut-être permis, sans forcément que vous en preniez conscience, une forme de reconnexion à vous-même. Peut-être avez-vous pu accéder à cet espace intérieur de calme qui permet une introspection plus facile, une prise de recul et le questionnement serein de ce qui importe vraiment.
Savoir cultiver cet espace intérieur, voilà sûrement l’une des caractéristiques des leaders éclairés dont les organisations (et le monde) ont tant besoin. C’est aussi, je crois, l’un des plus beaux chemins personnels qu’il soit possible d’emprunter dans sa vie.
Aujourd’hui, force est de constater que l’apprentissage de cette sagesse intérieure ne figure pas au programme des formations au management. A chacun, donc, de se débrouiller seul…
Or, pour la première fois de l’Histoire, il est possible d’accéder, en quelques minutes via Internet, à l’intégralité des savoirs des plus grands penseurs, qu’ils soient occidentaux (Aristote, Platon…) ou orientaux (Confucius, Lao-Tseu…). Les « outils » de questionnement (comme le coaching en occident, dont la source originelle n’est autre que la maïeutique de Socrate) ou les pratiques corporelles ou mentales orientales (comme la méditation ou le yoga) sont également largement accessibles.
Alors, pourquoi est-ce si difficile de cultiver notre intériorité dans notre vie ?
Ce qui nous empêche souvent d’accéder à notre sagesse intérieure
Enumérer quelques-uns des obstacles à surmonter, c’est déjà entrevoir quelques pistes.
Il y a d’abord des obstacles « visibles ».
Le premier d’entre eux réside dans le rythme effréné de nos vies ; le travail, nos activités sociales et nos responsabilités familiales, laissent peu de place à ces moments de silence et de solitude nécessaires à la vie intérieure. Mais le manque de temps explique-t-il tout ?
L’éloignement de la nature est également un frein à une reconnexion à soi. Il suffit d’une simple balade pour le constater : la nature a cette formidable capacité, par sa beauté et son harmonie, à apaiser le mental (à l’inverse des villes où le bruit, les gens ou encore les panneaux publicitaires représentent autant de sollicitations cognitives perturbatrices pour notre esprit) et à ouvrir notre conscience. La présence de la Nature réveille notre propre présence à nous-même.
Il y a ensuite d’autres freins, plus subtils car plus inconscients.
On peut en citer deux : tout d’abord, notre penchant au « divertissement », pris dans son sens bouddhiste du terme, c’est-à-dire comme activité qui contribue à nous détourner de nous-même. Notre culture de loisirs, l’omniprésence des écrans en tout genre et la surabondance d’informations constituent autant de détournements de notre attention, et donc de nous-même.
Le deuxième frein est plus difficile à déceler : peut-être avons-nous tout simplement peur de nous retrouver seul(e) face à nous-même, peur de constater que nous avons laissé en friche cette partie spirituelle de nous-même pendant si longtemps ou encore, peur du regard critique ou désabusé que nous pourrions porter sur notre vie.
A moins que ce ne soit – comme l’a écrit l’écrivaine Marianne Williamson dans son célèbre texte repris par Nelson Mandela en 1994 – la peur de découvrir tout notre potentiel…
« Notre plus grande peur, c’est d’être puissant au-delà de toute mesure. C’est notre lumière, et non pas notre ombre qui nous effraie le plus.
Nous nous demandons : ‘Mais qui suis-je pour briller, être superbe, talentueux, fabuleux ? Alors qu’en fait, qui es-tu pour ne pas être tout cela ?
Et quand nous nous autorisons à briller, nous donnons inconsciemment aux autres le droit de faire de même. Quand nous nous libérons de nos peurs, notre présence libère les autres, automatiquement.»
Romain CRISTOFINI – Septembre 2016
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