Les leaders inspirants et charismatiques ont en commun cette capacité à ancrer leur engagement professionnel dans une quête de sens et d’accomplissement existentiel. Ce qui est nouveau, c’est qu’ils osent de plus en plus la partager et l’affirmer.
La notion de “mission de vie” s’impose comme la clé de voûte du leadership en entreprise de demain. Voici 3 pistes qui pourront vous rapprocher de la vôtre.
Les générations Y et Z le revendiquent haut et fort : le sens est au cœur de leur engagement professionnel. Cette exigence semble être bien identifiée par les DRH et les dirigeants. Mais résonne-t-elle intimement en eux ?
Car voilà : la plupart des leaders en place aujourd’hui (quarantenaires et au-delà) ne sont pas nés avec le même sentiment d’urgence à changer le monde. Ils ne vivent pas (en tout cas, pas avec la même intensité) cette sorte d’impulsion intérieure de se mettre au service d’une cause, des autres ou de la société.
Quand vous demandez à un cadre ou dirigeant quelle est la mission personnelle qui guide son action, la réponse est souvent décevante. Il aura tendance à citer le mission statement de sa société. Ou à vous dérouler la vision stratégique ou l’ambition qu’il a pour son activité. Très peu pourront (ou oseront) s’exprimer sous un angle personnel et existentiel.
A moins qu’ils n’aient vécu un choc de vie ou fait un réel travail sur eux-mêmes, les décideurs aujourd’hui en place n’ont eu que peu d’occasion de découvrir le concept de « mission de vie » ou de s’interroger sur leur vocation profonde. Le terme vocation n’est-il d’ailleurs pas un terme réservé uniquement à certains métiers (avocat, professeur…) dont presque aucun n’appartient au monde de l’entreprise ?
“Une boussole intérieure précieuse et une source d’énergie et de persévérance hors du commun”
Les ouvrages sur le leadership parus ces derniers mois abondent dans ce sens et le terrain le confirme peu à peu : la notion de mission de vie ou de « higher purpose » (« but le plus élevé » ou « noble but ») semble représenter l’un des piliers du leadership de demain. Les leaders inspirants et authentiques sont ceux dont l’engagement va au-delà de la recherche de performance ou d’excellence. Leur engagement s’ancre à un niveau plus profond et plus intime : il s’appuie directement sur le sens qu’ils souhaitent donner à leur vie. Un sens qu’ils arrivent à transposer au cœur de leur action professionnelle pour en faire une boussole intérieure précieuse et une source d’énergie et de persévérance hors du commun.
Mission de vie : 3 pistes pour la trouver (ou s’en approcher) ?
Si cette idée de mission de vie vous parle (c’est-à-dire si votre égo et votre mental ne lui font pas barrage), c’est LA question que vous vous poserez alors.
Alors, par où commencer sa quête ?
L’étymologie nous offre des pistes précieuses car les termes de mission, vision et vocation évoquent d’une certaine façon une même réalité, mais vue au travers de canaux de perception différents.
Piste n°1 : ouvrir son cœur et se laisser toucher.
Le mot « mission » vient du latin missio (qui signifie « envoyé ») et évoque une sorte de poussée, un élan intérieur d’ordre émotif (un leader en mission célèbre pourrait être l’Abbé Pierre).
Le chemin de découverte de sa mission peut donc passer l’émotion : sortir de sa zone de confort, écouter son cœur, se relier au monde par le biais de son ressenti affectif et compassionnel, vivre des expériences fortes au contact d’autrui… sont des exemples de porte d’entrée vers une identification de sa mission ou l’émergence d’une cause ou d’une certitude qui émanent d’une résonance forte avec ce à quoi notre cœur aspire.
Piste n°2 : ouvrir son imaginaire, s’émerveiller et rêver le monde.
Le mot « vision » (du latin visio ou visus, c’est-à-dire qui a été vu ») appartient au mode visuel : il évoque une image ou une idée créatrice à réaliser dans le futur et dans sa vie (John Fitzgerald Kennedy est l’archétype du leader visionnaire).
Pour aller vers sa vision, il importe donc de savoir se créer des espaces pour imaginer son futur, rêver sa vie et le monde dans lequel on aimerait vivre. Les expériences à rechercher sont celles où notre imagination pourra se déployer sans jugement, où nous pourrons laisser libre court à notre faculté d’émerveillement et d’imagination, libérer notre « enfant intérieur » pour aller contacter avec enthousiasme ce monde auquel nous aimerions contribuer ou cette vie idéale que nous aimerions mener.
Piste n°3 : plonger en soi et se reconnecter à l’essentiel
Enfin, le mot « vocation » en latin vocatus signifie quant à lui « appelé » et renvoie à la notion d’un appel du fond de notre être (Mère Théresa incarne ce leadership vocationnel).
Ce “calling” a été décrit par de nombreuses personnes comme une sorte de voix intérieure qui – lorsqu’elle est écoutée – semble porter en elle une forme d’évidence. La difficulté réside précisément dans la faculté à créer le calme intérieur et les conditions propices à l’émergence du message. Trouver sa mission relèvera donc ici d’un effort d’intériorité, de suspension de ses pensées, jugements et conditionnements pour se mettre à l’écoute de soi ou (selon ses croyances) de ce que la vie semble nous appeler à faire.
Quels que soient les chemins empruntés (stages, retraites, parcours de développement personnel, lectures et enseignements, rencontres avec des gens inspirantes, etc…), trouver sa mission représente pour la plupart d’entre nous un véritable cheminement personnel et prend nécessairement du temps pour la formaliser, l’éprouver et l’incorporer pleinement dans son quotidien.
Mais pour le leader éclairé et engagé dans le monde, c’est probablement l’une des plus belles actions qu’il puisse enclencher aujourd’hui pour avancer dans son évolution et dans sa vie.
“Le plus beau cadeau que vous puissiez vous faire est celui de votre propre transformation.” – Lao Tzeu
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